Pourquoi suis-je si discrète ?

Certes, il n’existe ni code ni charte encadrant les activités d’un écrivain privé : chacun fixe ses propres règles et définit sa propre éthique professionnelle. Pour moi, les grands principes qui régissent mon activité sont la confidentialité absolue du travail réalisé et la discrétion.
Évoquer ma relecture du travail d’une traductrice, pas de problème. Parler de l’animation d’un atelier d’écriture ou de mon travail pour le Parlement bruxellois, feu vert. Parler de moi, de mon enthousiasme pour mon métier, aucun souci.
Pour le reste… Je ne peux que rester très générale… Et la plupart du temps, je me tais. Je communique peu sur ce que la Plume gratte quotidiennement.
Les romans qu’on me demande d’améliorer ne proviennent pas de mon imagination. Les récits de vie qu’on me demande de coucher sur papier ne m’appartiennent pas. Les rapports des conseils d’entreprise que je rédige sont confidentiels. Les textes que j’écris pour des institutions, je ne les signe pas. Les lettres d’amour que je compose pour des amoureux transis, forcément, ce n’est pas moi.
Est-ce que ça me dérange ? Non. Absolument pas. Mis à part le fait que j’aimerais pouvoir vous donner des nouvelles concrètes plus souvent, je me fais discrète. Mon rôle consiste à me mettre au service de la personne qui veut écrire et d’être le « medium » qui permet à la pensée de l’auteur de se transformer en texte. Et c’est très bien comme ça.